OLIVER, Mary (1935–2019) : "Vers écrits en des temps d'obscurité croissante" (2012, trad. Patrick Thonart, 2023)

Chaque année, nous avons vu
com­ment
le monde som­bre

dans une argile riche, afin
de renaître.
Alors
pourquoi crier

aux pétales tombés sur le sol
de rester là,
quand on sait (et il faut le savoir)
com­bi­en la vital­ité de ce qui a été, est soeur

de la vital­ité de ce qui sera ?
Je ne dis pas
que c'est facile, mais
que faire d'autre

quand on pré­tend que l'amour que l'on porte au monde
est sincère ?

Alors, con­tin­uons, aus­si joyeux que pos­si­ble,
aujourd'hui, et que chaque jour croustille,

même si le soleil oscille vers l'est,
que les étangs sont froids et noirs,
et que les douceurs de l'année sont con­damnées.

Lines Written in the Days of Growing Darkness

Every year we have been
wit­ness to it: how the
world descends

into a rich mash, in order that
it may resume.
And there­fore
who would cry out

to the petals on the ground
to stay,
know­ing, as we must,
how the vivac­i­ty of what was, is mar­ried

to the vital­i­ty of what will be?
I don’t say
it’s easy, but what
else will do

if the love one claims to have for the world
be true?

So let us go on, cheer­ful­ly enough,
this and every crisp­ing day,

though the sun be swing­ing east,
and the ponds be cold and black,
and the sweets of the year be doomed.

Paru dans…
A Thou­sand Morn­ings (2012)

Affich­er le recueil dans la poet­i­ca…
Une Ourse dans le jardin (2023)

Infos qual­ité…
Statut : validé | mode d’édition : tra­duc­tion, édi­tion et icono­gra­phie | source : A Thou­sand Morn­ings (2012) | tra­duc­teur : Patrick Thonart | crédits illus­tra­tions : © Béné­dicte Wesel.