Quand les mûres pendent
généreuses dans les bois, dans les ronciers
qui ne sont à personne, je passe
Toute ma journée dans les hautes
branches, tendant
mon bras griffé, ne pensant
À rien, enfournant
le miel noir de l’été
dans ma bouche ; tout le jour, mon corps
S’accepte comme il est. Dans les ruisseaux
sombres qui coulent par là il y a
cette patte épaisse de ma vie qui picore
Les baies noires, les feuilles ; et cette langue
en fête.
August
When the blackberries hang
swollen in the woods, in the brambles
nobody owns, I spend
all day among the high
branches, reaching
my ripped arms, thinking
of nothing, cramming
the black honey of summer
into my mouth; all day my body
accepts what it is. In the dark
creeks that run by there is
this thick paw of my life darting among
the black bells, the leaves; there is
this happy tongue.
Paru dans…
American Primitive (1983)
Afficher le recueil dans la poetica…
Une Ourse dans le jardin (2023)
Infos qualité…
Statut : validé | mode d’édition : traduction, édition et iconographie | source : American Primitive (1983) | traducteur : Patrick Thonart | crédits illustrations : © Bénédicte Wesel.
Lire et dire plus en Walllonie-Bruxelles…
- ROSI, Rossano (né en 1962) : "L'algue mordue" (1991)
- SAVITZKAYA, Eugène (né en 1955) : "Au printemps…" (1986)
- NOUGÉ, Paul (1895–1967) : "Ne vous lamentez plus…" (1925)
- DANNEMARK, Francis (1955–2021) : "Ce vin de lune" (2000)
- JACQMIN, François (1929–1992) : "D’aucuns…" (1990)
- LIBERT, Béatrice (née en 1952) : "Passage du laitier" (2010)
- THONART, Patrick (né en 1961) : "Le merle" (2025)
- HENRARD, Agnès (née en 1959) : "Aveugles voyages" (1986–1987)
- THIRY, Marcel (1897–1977) : "Les wagons de troisième" (1968)
- AVENTIN, Christine (née en 1975) : "Des jours longs comme un siècle" (2021)