Quand les mûres pendent
généreuses dans les bois, dans les ronciers
qui ne sont à personne, je passe
Toute ma journée dans les hautes
branches, tendant
mon bras griffé, ne pensant
À rien, enfournant
le miel noir de l’été
dans ma bouche ; tout le jour, mon corps
S’accepte comme il est. Dans les ruisseaux
sombres qui coulent par là il y a
cette patte épaisse de ma vie qui picore
Les baies noires, les feuilles ; et cette langue
en fête.
August
When the blackberries hang
swollen in the woods, in the brambles
nobody owns, I spend
all day among the high
branches, reaching
my ripped arms, thinking
of nothing, cramming
the black honey of summer
into my mouth; all day my body
accepts what it is. In the dark
creeks that run by there is
this thick paw of my life darting among
the black bells, the leaves; there is
this happy tongue.
Paru dans…
American Primitive (1983)
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Une Ourse dans le jardin (2023)
Infos qualité…
Statut : validé | mode d’édition : traduction, édition et iconographie | source : American Primitive (1983) | traducteur : Patrick Thonart | crédits illustrations : © Bénédicte Wesel.
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