LOGIST : Si tu me disais viens et autres poèmes (recueil, 2007)

[LECARNETETLESINSTANTS, n°149] Il y a, chez Karel Logist, quelque chose d’un Apol­li­naire post­mod­erne. Il donne à ses poèmes un rythme entre com­plainte et comp­tine, avec une ten­dresse et une mélan­col­ie prime­sautières. Ici, la sim­plic­ité chante et enchante, mais la musi­cal­ité n’exclut pas le réal­isme. Si tu me dis­ais viens, c’est, évidem­ment, un pro­gramme de ren­con­tre (amoureuse), c’est un pro­jet auquel le «je» – dis­ons Logist – souscrit avec ent­hou­si­asme, mal­gré les périls qu’il recou­vre, et surtout «je prendrais ça très bien / que ce soit aujourd’hui / que tu me le pro­pos­es». Il y a ain­si, tout à la fois, une forme de l’attente et une de l’urgence; autant dire que les poèmes s’enthousiasment à l’idée de la ren­con­tre et s’y pré­par­ent, mais que l’initiative devra venir de l’autre car, de ce côté, le monde fait le point sur lui-même, comme pour mieux savoir ce qu’il aura à pro­pos­er au moment de répon­dre à l’appel. Et ce monde, c’est aus­si celui de «six heures du matin / quand les men­di­ants sont endormis / dans les park­ings / sous des car­tons», où «les toxs ont des chiens / jaunes qui les tirent en ville», et dans lequel «les pho­tographes s’y enten­dent / pour ren­dre belles les princess­es». Logist ne se laisse pas abuser par les divers­es facettes de la réal­ité, mais «on veut croire à l’amour / pour soi, pour l’autre, pour tous les autres». Aus­si, entre obser­va­tion et réflex­ion tient-il «la chronique de nos tour­ments / de jours qui coulent en couleur / dans le sens des heures à venir», sachant qu’«on t’abrite de la nuit / jamais de ses démons». Le désir l’emporte toute­fois sur les désil­lu­sions et le recueil trace une quête du bon­heur, mais le poème ne s’écrit pas que dans les livres puisque «c’est écrit là entre tes yeux / que tu es tombé amoureux». Il faut recom­man­der Logist, surtout à ceux qui pensent que la poésie est her­mé­tique (ils ver­ront ain­si com­bi­en c’est faux), mais aus­si parce qu’il parvient à renou­vel­er, en ter­mes sim­ples, l’expression des émo­tions que cha­cun tra­verse quo­ti­di­en­nement.

Jack Keguenne

LOGIST, Karel : Si tu me dis­ais viens et autres poèmes (Erce, 2007)
ISBN‎ 9782871450115 – Français (Bel­gique)

Infos qual­ité…
Statut : validé | mode d’édition : partage, édi­tion et icono­gra­phie | con­tribu­teur : Patrick Thonart.

Devotions: The Selected Poems of Mary Oliver (recueil, 2017)

[PENGUINRANDOMHOUSE.COM] Ce recueil est un Best-Sell­er du New York Times et a été désigné “Livre qui m’a aidé.e à tenir bon” par le Oprah’s Book Club.

« Quel que soit l’endroit où vous com­mencez à lire, Devo­tions est incroy­able­ment atti­rant, qu’il s’agisse des exubérants poèmes au chien d’Oliver ou des poèmes sélec­tion­nés dans Amer­i­can Prim­i­tive (prix Pulitzer) et dans Dream Work, un de ses recueils les plus excep­tion­nels. Peut-être que le plus impor­tant, c’est cette écri­t­ure lumineuse qui nous apaise face à un monde fou et qui démon­tre com­bi­en une con­science plus aigüe peut pro­fil­er et trans­former une vie, instant après instant, poème après poème. » —The Wash­ing­ton Post

C’est un peu comme si la poétesse s’était assise à côté de nous et nous indi­quait quels poèmes elle con­sid­ère comme les plus impor­tants.” — Chica­go Tri­bune

La poétesse Mary Oliv­er a reçu le prix Pulitzer et elle présente ici une sélec­tion per­son­nelle de son tra­vail, ce qui en fait prob­a­ble­ment le recueil défini­tif de ses poèmes, écrits pen­dant plus de cinq décen­nies de sa mag­nifique car­rière lit­téraire.

A tra­vers les années, Mary Oliv­er a su touch­er un nom­bre impres­sion­nant de lecteurs avec des vers bril­la­ment ciselés, exp­ri­mant son amour pour le monde naturel et les liens puis­sants qui  unis­sent tous les vivants. Iden­ti­fiée par Dwight Gar­ner comme « de loin la poétesse la plus ven­due du pays », elle nous revient avec ce recueil éton­nant et défini­tif de ses poèmes des cinquante dernières années.

Edités avec soin, ce sont plus de 200 poèmes par­mi les meilleurs qu’Oliver a écrits, depuis son tout pre­mier recueil, No Voy­age and Oth­er Poems, pub­lié en 1963 (elle avait 28 ans), jusqu’à son tout dernier recueil, Felic­i­ty, paru en 2015. Cet ouvrage est fait pour dur­er et il a été conçu par Mary Oliv­er en per­son­ne : elle y offre le meilleur d’elle-même. Dans ces pages, elle nous pro­pose un recueil extra­or­di­naire, ines­timable, de ses obser­va­tions à la fois déli­cates, pas­sion­nées et pré­cis­es de la Nature authen­tique.

(trad. Patrick Thonart)

OLIVER Mary, Devo­tions: The Select­ed Poems of Mary Oliv­er (Pen­guin Press, 2017)
480 pages – ISBN‎ 0399563245 – Eng­lish

Infos qual­ité…
Statut : validé | mode d’édition : tra­duc­tion, édi­tion et icono­gra­phie | tra­duc­teur : Patrick Thonart.

Mary OLIVER dans la poet­i­ca