Parfois, quand j’aperçois mon flamboyant visage,
Lorsqu’il vient d’échapper à ta bouche et tes doigts,
Je ne reconnais pas cette exultante image,
Et je contemple avec un déférent effroi
Cette beauté que je te dois !
Comme de bleus raisins mes noirs cheveux oscillent,
Ma joue est écarlate et mon œil qui jubile
mêle à sa calme joie un triomphant maintien ;
Je n’ai vu ce regard florissant et païen
Que chez les chèvres de Sicile !
Moment fier et sacré où, sevré de désir,
Mon cœur méditatif dans l’espace contemple
La seule vérité, dont nous sommes le temple ;
Car que peut-il rester dans le monde à saisir
Pour ceux qui, possédant leur univers ensemble,
Ont mis l’honneur dans le plaisir ?
Infos qualité…
Statut : validé | mode d’édition : partage, édition et iconographie | source : recueil Poème de l'amour (1924) | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : © bythelake.
Lire et dire plus en Walllonie-Bruxelles…
- MICHAUX, Henri (1899–1984) : "Plume voyage" (1930)
- AVENTIN, Christine (née en 1975) : "Des jours longs comme un siècle" (2021)
- THIRY, Marcel (1897–1977) : "Les wagons de troisième" (1968)
- THONART, Patrick (né en 1961) : "L’Ours lève la truffe…" (2014)
- ORBAN, Joseph (1957–2014) : "Ce sont les derniers trains…" (1989)
- NORGE, Géo (1898–1990) : "La Faune" (1950)
- BOUMAL, Louis (1890–1918) : "J’écoute passer l’heure et la brume glisser…" (1916)
- MELAGE (02) : "La pacifique conquête" (1930)
- MELAGE (07) : "Les Gueux" (1930)
- PIROTTE, Jean-Claude (1939–2014) : "Je ne parlerai qu'à voix basse" (2004)