Parfois, quand j’aperçois mon flamboyant visage,
Lorsqu’il vient d’échapper à ta bouche et tes doigts,
Je ne reconnais pas cette exultante image,
Et je contemple avec un déférent effroi
Cette beauté que je te dois !
Comme de bleus raisins mes noirs cheveux oscillent,
Ma joue est écarlate et mon œil qui jubile
mêle à sa calme joie un triomphant maintien ;
Je n’ai vu ce regard florissant et païen
Que chez les chèvres de Sicile !
Moment fier et sacré où, sevré de désir,
Mon cœur méditatif dans l’espace contemple
La seule vérité, dont nous sommes le temple ;
Car que peut-il rester dans le monde à saisir
Pour ceux qui, possédant leur univers ensemble,
Ont mis l’honneur dans le plaisir ?
Infos qualité…
Statut : validé | mode d’édition : partage, édition et iconographie | source : recueil Poème de l'amour (1924) | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : © bythelake.
Lire et dire plus en Walllonie-Bruxelles…
- MELAGE (04) : "Jacques van Artevelde" (1930)
- THONART, Patrick (né en 1961) : "Pleurs" (2014)
- DEMOULIN, Laurent (né en 1966) : "Génération perdue" (1998)
- BOUMAL, Louis (1890–1918) : "Lorsque tu recevras…" (1917)
- ESSAKER, Tarek (né en 1958) : "Ô amour…" (2024)
- VANRIET, Marie-Jo (née en 1983) : "Quand on n’aime pas les chansons d’amour…" (2020)
- MELAGE (05) : "La cloche du beffroi" (1930)
- THONART, Patrick (né en 1961) : "Le merle" (2025)
- QUANTEN, Valérie (née en 1978) : "Laodicée" (2025)
- AVENTIN, Christine (née en 1975) : "Des jours longs comme un siècle" (2021)