Parfois, quand j’aperçois mon flamboyant visage,
Lorsqu’il vient d’échapper à ta bouche et tes doigts,
Je ne reconnais pas cette exultante image,
Et je contemple avec un déférent effroi
Cette beauté que je te dois !
Comme de bleus raisins mes noirs cheveux oscillent,
Ma joue est écarlate et mon œil qui jubile
mêle à sa calme joie un triomphant maintien ;
Je n’ai vu ce regard florissant et païen
Que chez les chèvres de Sicile !
Moment fier et sacré où, sevré de désir,
Mon cœur méditatif dans l’espace contemple
La seule vérité, dont nous sommes le temple ;
Car que peut-il rester dans le monde à saisir
Pour ceux qui, possédant leur univers ensemble,
Ont mis l’honneur dans le plaisir ?
Infos qualité…
Statut : validé | mode d’édition : partage, édition et iconographie | source : recueil Poème de l'amour (1924) | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : © bythelake.
Lire et dire plus en Walllonie-Bruxelles…
- JACQMIN, François (1929–1992) : "D’aucuns…" (1990)
- THONART, Patrick (né en 1961) : "L’œil de l’Homme est dans le lac…" (2014)
- THONART, Patrick (né en 1961) : "Pleurs" (2014)
- HENRARD, Agnès (né en 1959) : "Si tu me troues les ailes…" (1992)
- THONART, Patrick (né en 1961) : "A la kermesse des notables…" (2014)
- ORBAN, Joseph (1957–2014) : "Ce sont les derniers trains…" (1989)
- BOUMAL, Louis (1890–1918) : "J’écoute passer l’heure et la brume glisser…" (1916)
- AYANOGLOU, Anna (née en 1985) : "Ces drôles de liens" (2022)
- WOUTERS, Liliane (1930–2016) : "La fille d'Amsterdam" (1983)
- THONART, Patrick (né en 1961) : "Tu es là, vivante à mon cœur comme l’épousée" (2019)