BOUMAL, Louis (1890–1918) : "J’écoute passer l’heure et la brume glisser…" (1916)

J’écoute pass­er l’heure et la brume gliss­er
Le long des arbres nus que l’hiver a cassés.

Le vent s’agite et court par­mi le paysage
Et mon rêve avec lui se soulève et voy­age.

Tant de cha­grins mau­vais se sont mêlés à lui
Que, l’ayant bien con­nu, je l’ignore aujourd’hui.

Plus jeune, il s’émouvait des fil­lettes ornées
Et du ciel et des eaux et des cour­tes années

Et de l’automne agile à dépouiller les bois,
Mais ce soir hiver­nal, je m’attriste et je vois

Sur la mer de mon cœur que la pas­sion soulève,
Aux vents se déchir­er les voiles de mon rêve.

Paru sur…
Le jardin sans soleil (Calais, 1916)

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Infos qual­ité…
Statut : validé | mode d’édition : partage, édi­tion et icono­gra­phie | source : arti­cle en l'hommage de Louis Boumal, suivi de qua­tre poèmes de ce dernier, pub­lié dans la revue Jardins, revue créée par Jules Gille, pour la "défense et illus­tra­tion" de la poésie française (1930) | con­tribu­teur : Patrick Thonart | crédits illus­tra­tions : © bouillon.be.