Parfois, quand j’aperçois mon flamboyant visage,
Lorsqu’il vient d’échapper à ta bouche et tes doigts,
Je ne reconnais pas cette exultante image,
Et je contemple avec un déférent effroi
Cette beauté que je te dois !
Comme de bleus raisins mes noirs cheveux oscillent,
Ma joue est écarlate et mon œil qui jubile
mêle à sa calme joie un triomphant maintien ;
Je n’ai vu ce regard florissant et païen
Que chez les chèvres de Sicile !
Moment fier et sacré où, sevré de désir,
Mon cœur méditatif dans l’espace contemple
La seule vérité, dont nous sommes le temple ;
Car que peut-il rester dans le monde à saisir
Pour ceux qui, possédant leur univers ensemble,
Ont mis l’honneur dans le plaisir ?
Infos qualité…
Statut : validé | mode d’édition : partage, édition et iconographie | source : recueil Poème de l'amour (1924) | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : © bythelake.
Lire et dire plus en Walllonie-Bruxelles…
- GOFFETTE, Guy (1947–2024) : "Dimanche de poissons" (1995)
- AYANOGLOU, Anna (née en 1985) : "Ces drôles de liens" (2022)
- THONART, Patrick (né en 1961) : "Un jour viendra, couleur d’orange…" (2014)
- MELAGE (11) : "A l'ombre du drapeau" (1930)
- SAVITZKAYA, Eugène (né en 1955) : "Au printemps…" (1986)
- VANRIET, Marie-Jo (née en 1983) : "Quand on n’aime pas les chansons d’amour…" (2020)
- JACQMIN, François (1929–1992) : "D’aucuns…" (1990)
- THONART, Patrick (né en 1961) : "Tu es là, vivante à mon cœur comme l’épousée" (2019)
- FRANCOTTE, Catherine (née en 1954) : "J’ose à peine t’ôter ton habit à rayures…" (2018)
- FRANÇOIS, Rose-Marie (née en 1939) : "Sur le passage de Leiah" (1997)