Parfois, quand j’aperçois mon flamboyant visage,
Lorsqu’il vient d’échapper à ta bouche et tes doigts,
Je ne reconnais pas cette exultante image,
Et je contemple avec un déférent effroi
Cette beauté que je te dois !
Comme de bleus raisins mes noirs cheveux oscillent,
Ma joue est écarlate et mon œil qui jubile
mêle à sa calme joie un triomphant maintien ;
Je n’ai vu ce regard florissant et païen
Que chez les chèvres de Sicile !
Moment fier et sacré où, sevré de désir,
Mon cœur méditatif dans l’espace contemple
La seule vérité, dont nous sommes le temple ;
Car que peut-il rester dans le monde à saisir
Pour ceux qui, possédant leur univers ensemble,
Ont mis l’honneur dans le plaisir ?
Infos qualité…
Statut : validé | mode d’édition : partage, édition et iconographie | source : recueil Poème de l'amour (1924) | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : © bythelake.
Lire et dire plus en Walllonie-Bruxelles…
- THONART, Patrick (né en 1961) : "C’est la nuit, c’est le marbre…" (2011)
- PERIER, Odilon-Jean (1901–1928) : "Je t'offre un verre d'eau glacée" (1925)
- THONART, Patrick (né en 1961) : "Un jour viendra, couleur d’orange…" (2014)
- MELAGE (03) : "Les Croisés" (1930)
- BOUMAL, Louis (1890–1918) : "Lorsque tu recevras…" (1917)
- LISON-LEROY, Françoise (née en 1951) : "C'est pas un jeu" (2008)
- THIRY, Marcel (1897–1977) : "La Hollandaise" (1925)
- SAVITZKAYA, Eugène (né en 1955) : "Au printemps…" (1986)
- MELAGE (12) : "Ceux qui sont morts" (1930)
- THONART, Patrick (né en 1961) : "Tous deux se regardaient…" (2019)