Parfois, quand j’aperçois mon flamboyant visage,
Lorsqu’il vient d’échapper à ta bouche et tes doigts,
Je ne reconnais pas cette exultante image,
Et je contemple avec un déférent effroi
Cette beauté que je te dois !
Comme de bleus raisins mes noirs cheveux oscillent,
Ma joue est écarlate et mon œil qui jubile
mêle à sa calme joie un triomphant maintien ;
Je n’ai vu ce regard florissant et païen
Que chez les chèvres de Sicile !
Moment fier et sacré où, sevré de désir,
Mon cœur méditatif dans l’espace contemple
La seule vérité, dont nous sommes le temple ;
Car que peut-il rester dans le monde à saisir
Pour ceux qui, possédant leur univers ensemble,
Ont mis l’honneur dans le plaisir ?
Infos qualité…
Statut : validé | mode d’édition : partage, édition et iconographie | source : recueil Poème de l'amour (1924) | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : © bythelake.
Lire et dire plus en Walllonie-Bruxelles…
- THIRY, Marcel (1897–1977) : "La Hollandaise" (1925)
- THONART, Patrick (né en 1961) : "Les armoires alignées…" (2014)
- BOUMAL, Louis (1890–1918) : "J’écoute passer l’heure et la brume glisser…" (1916)
- FRANÇOIS, Rose-Marie (née en 1939) : "Sur le passage de Leiah" (1997)
- THIRY, Marcel (1897–1977) : "Les wagons de troisième" (1968)
- LISON-LEROY, Françoise (née en 1951) : "C'est pas un jeu" (2008)
- WOUTERS, Liliane (1930–2016) : "À l’enfant que je n’ai pas eu…" (1997)
- NORAC, Carl (né en 1960) : "Un espoir virulent" (2020)
- MELAGE (08) : "La science" (1930)
- GRIMALDI, Laura (née en 1958) : "Nudité" (2023)