Quand les mûres pendent
généreuses dans les bois, dans les ronciers
qui ne sont à personne, je passe
Toute ma journée dans les hautes
branches, tendant
mon bras griffé, ne pensant
À rien, enfournant
le miel noir de l’été
dans ma bouche ; tout le jour, mon corps
S’accepte comme il est. Dans les ruisseaux
sombres qui coulent par là il y a
cette patte épaisse de ma vie qui picore
Les baies noires, les feuilles ; et cette langue
en fête.
August
When the blackberries hang
swollen in the woods, in the brambles
nobody owns, I spend
all day among the high
branches, reaching
my ripped arms, thinking
of nothing, cramming
the black honey of summer
into my mouth; all day my body
accepts what it is. In the dark
creeks that run by there is
this thick paw of my life darting among
the black bells, the leaves; there is
this happy tongue.
Paru dans…
American Primitive (1983)
Afficher le recueil dans la poetica…
Une Ourse dans le jardin (2023)
Infos qualité…
Statut : validé | mode d’édition : traduction, édition et iconographie | source : American Primitive (1983) | traducteur : Patrick Thonart | crédits illustrations : © Bénédicte Wesel.
Lire et dire plus en Walllonie-Bruxelles…
- HENRARD, Agnès (né en 1959) : "Si tu me troues les ailes…" (1992)
- PIER, Camille (né en 1988) : "Scandale" (2022)
- MELAGE (02) : "La pacifique conquête" (1930)
- SORTET, Gaëtan (né en 1974) : "Les feuilles et les rires s'envolent, je crois…" (2023)
- BOUMAL, Louis (1890–1918) : "J’écoute passer l’heure et la brume glisser…" (1916)
- FRANÇOIS, Rose-Marie (née en 1939) : "Sur le passage de Leiah" (1997)
- MELAGE (08) : "La science" (1930)
- JACQMIN, François (1929–1992) : "D’aucuns…" (1990)
- MELAGE (12) : "Ceux qui sont morts" (1930)
- MELAGE (11) : "A l'ombre du drapeau" (1930)