N’écris pas, je suis triste et je voudrais m’éteindre.
Les beaux étés, sans toi, c’est l’amour sans flambeau.
J’ai refermé mes bras qui ne peuvent t’atteindre
Et frapper à mon cœur, c’est frapper au tombeau.
N’écris pas, n’apprenons qu’à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu’à Dieu, qu’à toi si je t’aimais.
Au fond de ton silence, écouter que tu m’aimes,
C’est entendre le ciel sans y monter jamais.
N’écris pas, je te crains, j’ai peur de ma mémoire.
Elle a gardé ta voix qui m’appelle souvent.
Ne montre pas l’eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N’écris pas ces deux mots que je n’ose plus lire.
Il semble que ta voix les répand sur mon cœur,
Que je les vois briller à travers ton sourire.
Il semble qu’un baiser les empreint sur mon cœur.
N’écris pas, n’apprenons qu’à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu’à Dieu, qu’à toi si je t’aimais.
Au fond de ton silence, écouter que tu m’aimes,
C’est entendre le ciel sans y monter jamais.
N’écris pas !
Extrait de…
Poésies inédites (posthume, 1860)
Et dans wallonica.org…
Infos qualité…
Statut : validé | mode d’édition : partage, édition et iconographie | source : recueil Poésies inédites (posthume, 1860) | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : © Douai, Musée de la Chartreuse. Photographe : Daniel Lefebvre.
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