Lorsque, en disgrâce auprès de la fortune et des hommes,
je pleure tout seul sur ma destinée proscrite ;
lorsque, troublant le ciel sourd de mes cris stériles,
je me regarde et maudis mon sort ;
Quand, jaloux d'un autre plus riche d'espérance,
je lui envie ses traits et les amis qui l'entourent,
me souhaitant le talent de celui-ci et la puissance de celui-là,
satisfait le moins de ce dont je suis le plus doué ;
Si, au milieu de ces pensées où je vais me mépriser moi-même,
je pense par hasard à toi ; – alors,
comme l'alouette s'envolant au lever du jour de la sombre terre,
ma vie chante un hymne à la porte du ciel.
Car le souvenir de ton doux amour m'apporte une telle richesse
que je dédaignerais de changer avec les rois.
When, in disgrace with fortune and men's eyes,
I all alone beweep my outcast state
And trouble deaf heaven with my bootless cries
And look upon myself and curse my fate,
Wishing me like to one more rich in hope,
Featured like him, like him with friends possess'd,
Desiring this man's art and that man's scope,
With what I most enjoy contented least;
Yet in these thoughts myself almost despising,
Haply I think on thee, and then my state,
Like to the lark at break of day arising
From sullen earth, sings hymns at heaven's gate;
For thy sweet love remember'd such wealth brings
That then I scorn to change my state with kings.
Infos qualité…
Statut : validé | mode d’édition : partage, édition et iconographie | source : lieder.net | traducteur : François-Victor Hugo (1828–1873) | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : © New-York Times.
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